Du 3 au 8 décembre prochain se déroulera la première édition de l’opération « 1000 Ambassadrices pour les Sciences dans les Lycées», que j’ai initiée, en partenariat avec le Rectorat et trois associations, Femmes et Sciences, femmes et mathématiques et Femmes Ingénieurs afin d’encourager les jeunes, et en particulier les jeunes filles, à s’engager dans la voie scientifique.
Les métiers scientifiques sont mal connus, peu valorisés. Les filières scientifiques universitaires générales sont touchées par la désaffection des bachelières et bacheliers. De plus, les stéréotypes sexistes ont la vie dure. En effet, alors que les jeunes filles représentent 46% des Terminales scientifiques, leurs effectifs diminuent quasiment de moitié en premier cycle d’études supérieures dans la plupart de ces filières. Pourtant, la voie scientifique permet aux jeunes femmes, les plus touchées par le chômage et la précarité, de s’épanouir et de se réaliser pleinement dans des filières offrant une variété d’opportunités et de nombreux débouchés sur des métiers captivants.
Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que, d’une manière générale, notre pays manque de jeunes dans les filières scientifiques pourtant porteuses d’avenir et d’emplois et essentielles à notre développement économique. Solliciter les jeunes femmes permettrait également de résoudre ce problème.
Pendant une semaine, à l’issue d’une formation, des jeunes femmes recrutées dans les Universités et grandes écoles parisiennes ou dans les milieux professionnels iront dans les lycées de Paris, afin de donner envie aux jeunes filles qui pourraient être intéressées par les sciences de poursuivre leurs études dans cette voie. Ces ambassadrices, accompagnées de membres des associations, exposeront leur propre expérience et démontreront ainsi l’absurdité des stéréotypes de genre selon lesquels les filles ne seraient pas faites pour les sciences.
Une séance inaugurale animée par la journaliste Laure ADLER aura lieu le 3 décembre à 14h30 au lycée Paul Bert, dans le 14ème arrondissement de Paris, en présence de femmes scientifiques prestigieuses parmi lesquelles Françoise BARRE-SINOUSSI (co-découvreuse du VIH, Docteur es Sciences, directrice de recherche à l'INSERM, directrice de l'Unité "Régulation des Infections Rétrovirales" à l'Institut Pasteur), Michèle LEDUC (présidente de la Société Française de Physique, directrice de recherche au CNRS, responsable d'une équipe de recherche à l'Ecole Normale Supérieure à Paris), Claudine HERMANN (Docteur es Sciences, 1ère femme à être nommée professeure à l’École Polytechnique, membre fondatrice et présidente d’honneur de l'association Femmes et Sciences) ou encore Dominique MATHOT (architecte en systèmes d’information, présidente de Women in Technology IBM France).
Les premiers lycées engagés dans cette opération sont : Paul Bert (14ème), Sophie Germain (4ème), Lavoisier (5ème), l’Ecole Alsacienne (6ème), Victor Duruy (7ème), Racine (8ème), Colbert (10ème), Voltaire (11ème), Gabriel Fauré (13ème), Buffon (15ème), Camille Sée (15ème), Janson de Sailly (16ème), Rabelais (18ème), Jacquard (19ème), Hélène Boucher (20ème), Maurice Ravel (20ème).
Cette démarche s’inscrit dans une politique en faveur de l’égalité filles / garçons dans l’enseignement supérieur que je conduis depuis plusieurs années. Elle est menée en partenariat avec les trois associations, à travers des actions de sensibilisation telles que le colloque « carrières scientifiques et universitaires, à quand la parité hommes/femmes? » organisé à l’Hôtel de Ville en 2003, le prix de la Ville de Paris pour des études sur le genre ou le prix de la Ville de Paris pour une jeune scientifique parisienne, créé en 2005, récompensant le parcours et les travaux d’une jeune scientifique parisienne et destiné à encourager les vocations scientifiques chez les jeunes filles.
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