Favoriser le développement universitaire et le rapprochement universités-entreprises
À Paris et dans la métropole, l’enseignement supérieur et la recherche ont de fortes implantations avec des laboratoires de grande qualité intervenant dans tous les domaines de la connaissance (entreprises, universités, organismes de recherche, grandes écoles). C’est l’État qui a, en France, la responsabilité de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Si les villes ne peuvent se substituer à l’État, elles ont à définir des politiques permettant l’essor universitaire en cohérence avec leur propre développement, que ce soit dans les domaines culturels, sociaux ou économiques.
Partout dans le monde, les villes rivalisent sur ces questions et tentent d’attirer les meilleurs universitaires, chercheurs, artistes et entrepreneurs.
Depuis 2001, la Ville de Paris a déjà réalisé un programme conséquent en la matière, par exemple en achetant des terrains pour les mettre à disposition des universités et écoles, en finançant des investissements universitaires, en construisant des logements pour étudiants et chercheurs, ou en soutenant les pôles de compétitivité qui associent recherche, formation et entreprises. Pour le financement de nouveaux espaces universitaires, la Ville aura sur cette période investi plus de 400 M€, plus que l’Etat.
Faire émerger des pôles rassemblant chercheurs et étudiants
Nous souhaitons néanmoins franchir un nouveau cap, en apportant des réponses nouvelles à l’une des principales faiblesses de nos universités : leur dispersion. Celle-ci constitue un frein à la formation de pôles importants rassemblant dans une proximité quotidienne, les chercheurs, les étudiants et d’autres activités qui s’appuient sur la communauté universitaire (jeunes pousses innovantes, activités culturelles …).
Pour faciliter l’émergence de ces pôles, la Ville entend acquérir le foncier nécessaire pour le mettre à disposition des universités afin de rapprocher dans les mêmes espaces l’enseignement, la recherche, des logements étudiants et chercheurs, des lieux culturels, des structures de valorisation des découvertes des chercheurs ainsi que des incubateurs ou pépinières d’entreprises innovantes.
Le pôle de la ZAC Paris Rive Gauche dans le 13e a commencé son activité depuis le début 2007 après des investissements importants très largement financés par la Ville de Paris. Il a vocation à s’étendre vers Ivry, en partenariat avec cette commune et avec le département du Val-de-Marne.
Associer développement universitaire et ses synergies avec le développement économique, sur des espaces dépassant Paris intra-muros
Nous voulons en effet concevoir le développement universitaire et ses synergies avec le développement économique, sur des espaces dépassant Paris intra-muros.
Nous proposons notamment la constitution, en synergie avec les autres collectivités locales, d’un second pôle dans le nord-est parisien, à cheval sur Paris (de la ZAC Claude Bernard à la porte Clignancourt en passant par la Chapelle) et Plaine Commune (Saint-Denis et Aubervilliers), qui atteindrait une dimension mondiale.
L’émiettement universitaire parisien (8 universités dans Paris intra muros, 16 en Ile-de-France, plus de 15 grandes écoles et autant d’autres établissements de haut niveau) constitue également un obstacle à la visibilité internationale de la recherche, de l’enseignement supérieur, ce qui a des répercussions négatives à la fois sur l’attractivité internationale pour les étudiants, les chercheurs mais aussi sur l’attractivité pour les entreprises.
C’est pourquoi il est vital pour ces établissements de recherche et de formation, mais aussi pour la place de Paris dans le monde, que des alliances se nouent entre établissements, voire que des regroupements soient favorisés. Une amorce de ce mouvement a eu lieu depuis quelques années, qui s’accélère ces 3 dernières années, avec la création de structures universitaires fédératives (Paris Universitas, Paris Centre Universités, ParisTech) et la Ville soutient ce premier pas en finançant des projets présentés par ces fédérations. Mais il faudra amplifier ce mouvement et envisager des regroupements, sur la base de projets scientifiques présentés par les universités et écoles elles-mêmes.
Rendre le logement plus accessible aux étudiants
Nous avions prévu de financer 3 000 logements étudiants au cours de la mandature qui s’achève, nous en aurons finalement financé 3 500, à comparer aux 321 de la précédente équipe municipale. Nous intensifierons notre effort en faveur du logement étudiant, avec un objectif d’au moins 4 000.
Recherche et innovation : le Paris de l’intelligence
Paris la première Ville universitaire d’Europe
Paris compte 310 000 étudiants, soit 14 % de la population, et 25 000 chercheurs, soit 40 % du potentiel régional et près de 20 % du potentiel national, ce qui en fait la première ville universitaire d’Europe et le principal centre de recherche français.
C’est bien sûr une chance exceptionnelle pour notre collectivité que cette concentration d’intelligence et de créativité, un atout que nous nous efforçons de conforter, en soutenant la communauté universitaire, pour que rayonne davantage encore notre capitale. Nous souhaitons que notre ville s’impose, au 21e siècle, comme l’une de celles qui auront le mieux relevé le défi de l’intelligence, de l’innovation et de la révolution technologique et numérique. C’est le sens de nombreuses actions que nous avons entreprises depuis 2001.
Soutenir l’enseignement supérieur et améliorer les conditions de vie de la communauté universitaire
Si les universités parisiennes sont riches d’une très ancienne tradition d’excellence, le soutien financier de l’État à l’entretien de leurs locaux n’a pas été, au cours des dernières décennies, à la hauteur de cette Histoire. Une situation assez aberrante où la Ville de Paris consacre plus de moyens pour l’immobilier universitaire parisien que l’État, alors même que c’est de sa responsabilité légale !
Nous avons souhaité que la Ville participe à de nombreuses opérations de travaux :
- Paris 3 Sorbonne Nouvelle,
· La Sorbonne, également, a été mise aux normes de sécurité et d’accessibilité aux personnes handicapées, tandis que son grand amphithéâtre a été rénové pour un montant de 1,5 M €.
Soutenir la vitalité étudiante
Nous avons souhaité en 2001 créer une Délégation à la vie étudiante, qui montre combien nous sommes sensibles à l’apport et au rôle formidable de la vie étudiante à Paris. De nombreuses actions ont été entreprises, toutes – mis à part dans le domaine du logement, pour lequel l’action municipale jusqu’en 2001 était très faible – inédites.
Assurer l’information des étudiants
L’arrivée dans une très grande ville comme Paris, les difficultés éprouvées parfois au quotidien, la découverte d’univers dont on ne maîtrise pas les codes… autant de raisons d’assurer la meilleure information possible pour les étudiants à Paris, en particulier les primo-arrivants. C’est le rôle des « États généraux de la vie étudiante » qui rassemblent l’ensemble des acteurs de la vie étudiante parisienne, ainsi que du guide « étudiant de Paris » que nous publions chaque année.
Soutenir les étudiants contraints de travailler
Devoir travailler lorsque l’on étudie est souvent cause d’échec à l’université. C’est pourquoi nous avons fait signer par les universités parisiennes et plusieurs entreprises employant beaucoup d’étudiants à temps partiel, une Charte pour la réussite des étudiants salariés, qui a vocation à faciliter la conciliation des études et de l’emploi salarié. Nous avons tenu également à ce que la Ville soit exemplaire dans ce domaine, en établissant une rémunération, à partir du premier mois, des stagiaires effectuant un stage de plus de 4 mois dans les services municipaux.
Soutenir les associations étudiantes
La Maison des initiatives étudiantes a été créée en 2002. Installée dans le Marais, elle accueille près de 150 associations étudiantes de tous horizons. Plusieurs d’entre elles y sont en résidence permanente. Par ailleurs, la Ville soutient financièrement les projets des associations qui répondent à une Charte : 585 000 € y sont chaque année consacrés.
Permettre l’expression artistique des étudiants
Il est essentiel qu’une ville comme Paris, où les étudiants sont si nombreux, leur permette également de s’exprimer et de faire partager leurs passions et talents artistiques. C’est pourquoi un festival culturel est chaque année organisé afin de permettre à des troupes étudiantes de se produire dans tous les arrondissements de Paris et en proche banlieue : 12 000 Parisiens peuvent profiter des 80 spectacles ou expositions organisés dans 50 lieux par les étudiants participants.
3 500 nouveaux logements étudiants financés
En mars 2001, le CROUS n’avait à sa disposition que 2 000 logements sociaux étudiants, chiffre simplement ridicule dans une ville universitaire comme Paris. Sous la précédente mandature, seuls 321 logements avaient été financés.
Face à ce véritable scandale, nous avons agi : à l’issue de cette mandature, nous aurons ainsi financé la construction de 3 500 nouveaux logements étudiants, chiffre très important mais encore insuffisant pour faire face à tous les besoins. Entre 2001 et le premier trimestre 2008, 2 500 logements auront été livrés. À cela s’ajoute la création de 221 logements dans la Cité du Cambodge de la Cité internationale, fermée depuis 30 ans, ainsi que de 23 logements dans la Maison des Provinces de France.
Nous avons également aidé la rénovation des résidences du CROUS pour 4,6 M €, de sorte que la totalité du parc existant aura été entièrement rénovée quand les travaux des résidences Daviel (345 logements) et Cîteaux (351 studios) seront achevés. La Cité internationale propose par ailleurs plus de 5 000 logements, aussi bien à des étudiants français qu’étrangers. La Ville a soutenu la politique de rénovation qu’elle a entreprise, avec une aide de 12,2 M Y .
Rénover et moderniser les restaurants universitaires
Ces restaurants sont des lieux très importants pour la vie quotidienne des étudiants à Paris. La Ville a consacré 8 M€ à la création ou à la rénovation de plusieurs d’entre eux. Nous avons également participé à l’opération de monétisation de la restauration du CROUS qui a fait disparaître le traditionnel ticket de restau U au profit de Monéo. Facteur évident de modernisation de la gestion, elle a permis d’offrir aux étudiants un choix plus large et d’adapter l’offre à la demande tout en réduisant l’attente aux caisses.
Améliorer l’accueil des étudiants étrangers
Pour une ville qui attire des étudiants venus du monde entier, il est fondamental que les étudiants étrangers soient bien accueillis, informés et orientés : deux dispositifs sont ainsi mis en oeuvre, la plate-forme d’accueil de la Cité internationale et le relais d’accueil du CROUS.
Informer les lycéens des quartiers populaires sur leurs perspectives d’études
Selon le quartier dont on est originaire, il y a, même à Paris, des inégalités flagrantes quant au degré d’information des lycéens qui souhaitent poursuivre leurs études après le baccalauréat, inégalités qui peuvent mener à des situations d’échec universitaire. Le dispositif « Cap en fac » prévoit donc l’organisation de séances d’information au profit de lycéens issus de quartiers populaires, suivies par la mise en place d’actions de tutorat au sein de l’université.
Avec l’université Paris 6 – Pierre et Marie Curie, dès la rentrée 2006-2007, 230 élèves des lycées Gabriel-Fauré (13e) et François-Truffaut (14e) ont ainsi pu bénéficier de ce nouveau dispositif, maintenant étendu à toutes les universités parisiennes qui l’ont souhaité. L’EIVP a également mis en place le dispositif « Cap en sup » qui permet de favoriser l’accès en 2e année de populations défavorisées qui feront l’objet, également, d’actions de tutorat : une convention a été signée avec les lycées Colbert (10e) et Bergson (19e).
Paris Rive Gauche : une université dans la ville
C’est un nouveau style d’université que nous voulons voire naître sur la rive gauche de la Seine : un campus ouvert sur la ville dans un quartier où se créent des échanges et des liens entre étudiants, artistes, entreprises et commerces.
210 000 m2 de terrains ont ainsi été mis à disposition de l’université Paris 7 Diderot, l’INALCO et l’École d’architecture de Val de- Seine, pour un montant de 322 M€ , tandis que deux bâtiments universitaires ont été construits pour un montant de 41 M€.
Plus de 5 000 logements, aussi bien à des étudiants français qu’étrangers. La Ville a soutenu la politique de rénovation qu’elle a entreprise, avec une aide de 12,2 M€ .
Un soutien réaffirmé aux écoles d’art et aux écoles d’ingénieurs de la Ville (École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles et École des Ingénieurs de la Ville de Paris)
Ces écoles contribuent au rayonnement international de notre ville et bénéficient donc légitimement d’une aide significative en termes d’équipement et de travaux :
L’École Duperré a ainsi été fortement remaniée.
L’École Boulle a fait l’objet de travaux de restructuration des locaux d’un bâtiment annexe. Les locaux de l’ESPCI sont progressivement rénovés et sécurisés, et son activité d’enseignement comme ses projets de recherche bénéficient d’un important soutien.
L’École des Ingénieurs de la Ville de Paris vit une profonde mutation qui vise à l’établir durablement comme établissement de référence dans le domaine du génie urbain.
Pour des universités numériques
Pour leur performance, leur efficacité et leur compétitivité, les universités parisiennes doivent participer à la révolution numérique, et nous avons souhaité les accompagner dans ce sens. Nous avons donc décidé de soutenir massivement le projet Université Numérique en Région. En 2007, 850 000€ (et au final d’ici 2009 1,2 M€ ) seront consacrés à la mise en œuvre de la carte numérique Étudiant de Paris commune à l’ensemble des étudiants parisiens, dotée d’une puce Monéo permettant entre autres de payer les repas au CROUS. En outre, nous soutenons la mise en œuvre par les universités, de services en ligne (cours en ligne, accès au dossier personnel, etc.), à destination des étudiants.
Renforcer la recherche
Nous avons souhaité que, dès le début de la mandature, la Ville se dote d’un Conseil scientifique, composé de 32 personnalités reconnues et respectées au sein de la communauté scientifique, pour qu’il propose plusieurs projets en toute indépendance et émette des avis sur les questions de recherche à Paris. Dans le domaine de la recherche médicale, 18 projets ont été et sont ainsi soutenus, sur la durée, la Ville y consacrant 1,2 M€ en 2007. Des appels à projets de recherche sur Paris sont également lancés chaque année : 32 ont été soutenus depuis 2004, dans des domaines très variés (urbanisme, environnement, emploi, etc.).
Depuis 2001, deux centres d’hébergement de chercheurs ont été ouverts avec l’aide financière de la Ville : le couvent des Récollets (10e) comprend 81 logements, Louis-Pasteur (5e), 32 logements. En outre, nous soutenons des entreprises étroitement liées aux universités parisiennes : notamment dans Paris BioPark sur la ZAC Paris Rive Gauche ou au sein de l’espace entreprises de l’Institut de la vision de l’hôpital des Quinze-Vingt.